RAT

Publié le par CAMPIONE

 

 

2008 l’année du Rat à Marseille, là où propreté est depuis
Longtemps un objectif prioritaire-
les petits moustachus font surface au centre-ville.

 

 

 

 

 

Le dégoût que le rat nous inspire ne doit cependant pas nous faire perdre de vue qu’il engloutit plusieurs dizaines de tonnes de déchets par jour, et qu’il ne nous cause par ailleurs pas grand mal. Serait-il après tout vraiment souhaitable de s’en débarrasser ? Les conséquences de ce génocide sur l’écosystème urbain sont pour le moins incertaines ; serait-ce vraiment utile ?

Le rat marseillais est le symbole tout trouvé d’une écologie qui entend prendre la nature comme elle est – une écologie sauvage.

Il est l’animal urbain par excellence. Cet hôte indélogeable de nos villes est emblème d’une nature –moins pittoresque que celle des parcs– dont nous tâchons en vain de nous débarrasser. Comme des mauvaises pensées indéracinables, vivaces et têtues, les rats persistent dans nos profondeurs. Aussi avons-nous fini par nous y faire – pourvu qu’ils aient la délicatesse de demeurer nocturnes et souterrains.

Ce qu’on reproche au rat marseillais, ce n’est pas tant son nombre : c’est sa visibilité. Son sans-gêne confine à de l’arrogance. Ils n’ont même plus peur des humains ! Ils nous regardent droits dans les yeux !!». Et en effet, rien n’est plus désagréable que d’être ainsi toisé par une créature aussi vile. Mais qui sait, peut-être cette même impression a-t-elle aussi déjà traversé la cervelle d’un rat. Va savoir ce qui se passe là-bas dessous.

Loin devant la mouette ou même le chien, le rat arrive en tête de ces animaux, Le rat n’est pas un parasite au sens strict du terme. Il fait partie des espèces que l’on appelle «commensaless» : il vit et se développe en se nourrissant d’une partie de la nourriture d’une autre espèce –en l’occurrence, de l’espèce humaine.

Mais même lorsqu’ils deviennent des animaux de compagnie, les rats ne peuvent être considérés comme domestiques ;le rat demeure un bandit : il mange (presque) à notre table, mais il se passe de notre approbation.

Malgré sa proximité, et parfois sa familiarité avec l’homme, le rat demeure donc libre et indépendant – et en paie le prix fort.

Mais au bilan de notre cohabitation avec le rat brun, il faut aussi inscrire, dans la colonne recettes, plusieurs dizaines de tonnes d’ordures organiques dont nous débarrasse chaque jour ce petit ami des sous-sols (800 tonnes à Paris, chiffre non disponible à Marseille). Continuons donc à dératiser s’il le faut, pour tâcher de contenir les populations -mais la démographie du rat n’est-elle pas davantage liée à la quantité de nourriture disponible ? En d’autres termes, à la quantité de déchets organiques disponibles?

 

 

 

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